La peinture à l’huile : c’est quoi ?

 

La peinture noble par excellence, connue de tous mais mystérieuse et crainte du fait de sa complexité. Adulée pour le plaisir de peindre qu’elle procure. Travaillée aux couteaux ou aux pinceaux, « alla prima » ou succession de couches de glacis, technique du gras sur maigre... Parlons aujourd’hui de la peinture à l’huile : présentation, caractéristiques, matériel, vous en saurez un peu plus sur cette technique.

 

Présentation

La peinture à l’huile, comme son nom l’indique est un mélange de pigments et d’huile. Cette huile est siccative, c’est à dire qu’elle durcit au contact de l’air et de la lumière (c’est ce qu’on appel communément le séchage). On la dilue avec de l’essence de térébenthine. Les huiles utilisées sont l’huile de lin ou d’œillette. Pour réussir vos œuvres et éviter les accidents comme des craquelures, il y à certaines règles à respecter. Elles sont cependant relativement simples à comprendre et ne doivent pas vous empêcher de découvrir cette technique si ces caractéristiques vous ont données envie.

Caractéristiques

L’un des inconvénients de la peinture à l’huile est son odeur, due notamment à l’essence utilisée, il faut travailler dans un endroit bien aéré et il est bien d’avoir un endroit uniquement consacré à cette activité.
Son « séchage » est lent, plus la couche appliquée est épaisse et grasse, plus le processus de durcissement sera lent. Diluée à l’essence de térébenthine et appliquée en couche fines, cela prendra tout de même quelques semaines, il existe également des médiums pour accélérer l’effet siccatif, je n’ai jamais eu l’occasion de les essayer.
Cette lenteur présente cependant des avantages : on a le temps de réaliser nos mélanges de couleurs, de beaux modelés, fondus et dégradés, de rattraper des erreurs et retravailler un détail pendant plusieurs jours.

La présence d’huile offre à cette peinture une certaine brillance. L’utilisation de vernis permet une uniformisation de cette brillance sur votre tableau.

Bon à savoir il est possible d’utiliser de la peinture à l’huile sur une couche d’acrylique sèche mais pas l’inverse.

Si vous vous êtes intéressé à cette technique, vous avez sans doute entendu parlé de la règle du gras sur maigre. L’explication est très logique et il est important de respecter cette règle pour éviter notamment les craquelures. Cela consiste en superposant les couches de peinture de plus en plus grasses, c’est à dire plus chargées en huile. Car la siccativation à lieu au contact de l’air il ne faut pas que la couche inférieur reste molle alors que la couche supérieure à durcie.
On commence souvent un tableau par un jus : peinture très diluée à l’essence de térébenthine pour poser les bases, l’esquisse de votre sujet.

Un produit maigre est pauvre en huile, un tableau sec, terne est la conséquence d’un produit trop maigre, les couleurs seront également instables car les pigments ne seront pas protégés par l’huile.
Un produit gras est lui enrichie en huile ou résine, offre une brillance et onctuosité naturelle, s’il l’est trop il risquera d’être coulant, cassant et de jaunir.

Il existe deux grandes manières de peindre à l’huile la première est longue, traditionnelle et permet de pousser le détail de façon époustouflante. La deuxième est contemporaine, plus rapide et spontanée : c’est la technique alla prima.

Jan van Eyck – Les Époux Arnolfini – 1434

La méthode traditionnelle

Elle offre des résultats impressionnants de détails et réalisme, mais c’est aussi la plus longue et rigoureuse. On n’a rien sans rien 🙂 .
On commence par tracer les grandes lignes, esquisser le sujet avec un fusain ou au pinceau avec une peinture très diluée.
On ébauche ensuite les ombres et lumières par un camaieu (teintes très proches, camaieu de verts par exemple) en jus.

En respectant la règle du gras sur maigre ainsi que les temps de séchage, on ajoute des couches de couleurs successives.
Les dernières couches seront des glacis : c’est à dire des couches de couleurs transparentes, conférant toute sa profondeur à votre oeuvre, par exemple on obtient du vert avec un glacis de bleu sur une couche jaune; plus profond qu’une simple couche de vert car la lumière traverse chaque couche.

Evidemment cette manière de faire est passionnante et envoûtante mais aussi chronophage et fastidieuse, il faut une certaine motivation et de la rigueur pour travailler sur le même tableau pendant des semaines voir des mois.

Heureusement une autre s’offre à nous pour profiter de la peinture à l’huile.

 

Edouard Manet – Le déjeuner sur l’herbe- 1863

 

La méthode alla prima

C’est à dire peindre son oeuvre en une séance. Cette technique peut bien montrer la touche de l’artiste.
On travail dans le frais, pas besoin de multiples temps de séchage car on ne travail pas avec des glacis successifs mais les couleurs sont appliquées en une couche fraîche. La méthode est donc plus rapide, plus spontanée, mais il faut tout de même savoir où l’on va et ce que l’on veut obtenir. C’est la technique la plus utilisées aujourd’hui.

 

Matériel

Les supports

Pour débuter et vous exercer, vous pouvez prendre des châssis entoilés ou cartons toilés qui prendront moins de place qu’un châssis et ne gondoleront pas comme le papier pour peinture à l’huile.
Si vous choisissez un châssis entoilé, privilégié la toile de lin, un peu plus coûteuse mais aussi plus résistante que le coton.
La meilleur conservation revient aux supports rigides, mais ce n’est pas forcément ce qui doit guider votre choix si vous ne tenez pas à ce que votre oeuvre se conserve des siècles.

La peinture sur bois offre une meilleure conservation que la toile, on peut se servir de sa couleur et de sa texture, lisse ou rugueuse.
Par contre le transport ou expédition de vos oeuvres seront plus compliqués ou coûteux du fait de son poids.

Il est également possible de peindre à l’huile sur du verre, permettant des effets intéressants en superposant des couches de peinture voir de verre. Il faudra peindre par derrière pour laisser le verre entre la peinture et le spectateur. La technique est donc de peindre de manière inversée : les objets au premier plan seront peints avant le fond.

Les pinceaux

Dans les magasins et sites internet qui vendent du matériel beaux arts, les pinceaux seront classés selon s’ils sont destinés à l’acrylique, l’aquarelle ou la peinture à l’huile. Il en existe une grande diversité de formes et de poils : synthétiques, naturels, durs ou souples. Il existe des packs intéressants réunissant pas mal de formes de pinceaux différents, ce qui vous permet de tester l’incidence du poil et de la forme du pinceau sur le trait, la touche. Les poils souples seront utilisés pour des couches fines, lisses qui ne dérangent pas les couches précédentes, et les poils durs, plus nerveux, pour les empâtements, les touches marquées, bien faire pénétrer la couleur dans le support.

Les couleurs

Comme pour les autres techniques, la qualité extra-fine, la plus coûteuse, est la meilleur, forte concentration en pigments, lui offrant une belle luminosité et résistance. Vient ensuite la qualité fine, étude, pour débutant, moins cher mais aussi un rendu un peu moins bon.
Si vous débutez, là encore vous pouvez vous procurer un kit pour commencer, avec quelques couleurs de base.

Les médiums et vernis

 

Pour pouvoir peindre à l’huile vous aurez besoin d’un solvant pour diluer votre peinture et nettoyez vos pinceaux (qu’il faudra ensuite laver à l’eau et au savon).
Pour commencer, on peut se contenter d’un flacon d’essence de térébenthine et d’un autre d’huile (huile de lin par exemple : c’est la plus rapide à sécher mais elle peut jaunir, les huiles d’oeillette et de carthame ne sont pas teintés mais moins siccatives), pour rendre la peinture plus fluide et permettre lavis et glacis. Pour respecter la règle du gras sur maigre on commence uniquement avec l’essence et on passe de plus en plus à une dilution à l’huile.
Il existe des medium à peindre qui sont des mélanges tout prêts. Certains accélère le séchage.

Le vernis à retoucher peut s’appliquer dès que la peinture est dure au toucher (quelques jours à quelques semaines), il permet comme son nom l’indique de peindre des retouches plus tard, de protéger provisoirement et uniformiser la brillance de votre oeuvre. Le vernis final lui, ne s’applique pas avant un an.

Si la peinture acrylique vous intéresse, j’ai écris un article du même type : la peinture acrylique .

 

 

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